Services aux membres

Dans le contexte d’une période de deux ans particulièrement difficile et stressante pour toute la population du Canada, la Commission des pertes massives entamera ses travaux mardi par une discussion sur la santé mentale afin souligner le traumatisme et les dommages psychologiques que subissent les personnes touchées par des pertes massives. Cela contribuera à préparer le public à la façon dont l’information sera présentée. Bien sûr, les personnes touchées comprennent les membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui sont intervenus directement lors des événements et ceux qui ont travaillé sans relâche à l’enquête, mais également ceux chez qui ces procédures et discussions rappelleront certains souvenirs et réveilleront des blessures psychologiques antérieures.

Chaque jour, les membres de la GRC mettent leur vie et leur santé psychologique en jeu pour protéger les collectivités où ils travaillent et vivent. Ils subissent souvent des blessures de stress opérationnel et des traumatismes psychologiques persistants causés par une exposition répétée à la violence et à des événements tragiques.

Une étude de 2017 sur le personnel de la sécurité publique menée par l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique a révélé que 52 % des membres de la GRC ont déclaré souffrir d’un trouble de santé mentale; le plus souvent, il s’agit d’un trouble de stress post-traumatique ou d’un trouble dépressif majeur causé par leurs fonctions habituelles. La stigmatisation liée à la divulgation des troubles de santé mentale et à la demande de traitement pour ceux-ci demeure élevée, tant pour le corps policier que pour le public, et cela dissuade trop souvent les membres de divulguer leur état de santé mentale et d’obtenir le traitement dont ils ont besoin.

L’adulte moyen vivra de 8 à 10 événements traumatisants au cours de sa vie, alors que les policiers en connaîtront entre 800 et 1 000 au cours de leur carrière. Les quelque 100 membres qui ont participé à l’intervention active des 18 et 19 avril 2020 et aux enquêtes subséquentes ont subi un stress, une violence et un traumatisme sans précédent à la suite de cette tragédie; la pire à laquelle le public et les organismes d’application de la loi aient été confrontés au Canada.

En raison de l’incidence élevée des blessures de stress opérationnel, le risque de suicide ou d’une qualité de vie réduite à long terme est plus élevé chez les membres de la GRC et les agents de police. Les discussions de la Commission des pertes massives doivent tenir compte de ce risque et témoigner d’une sensibilité à l’égard de toutes les personnes touchées.

Nous ne sommes en mesure de connaître qu’une fraction de l’incidence de cet événement de pertes massives sur les membres de la GRC. En effet, ils ont été exposés à deux jours de stress intense et d’imprévisibilité, à des pertes de vie et aux nombreuses enquêtes sur les diverses scènes de crime qui ont suivi les événements. Ces effets sont permanents, et les discussions publiques ou la couverture médiatique des événements pourraient les raviver.

Les policiers et leurs familles font partie de petites collectivités partout au Canada, notamment de celles qui ont été directement touchées par les événements d’avril 2020 en Nouvelle-Écosse. En plus du poids de leurs expériences en tant que premiers répondants, nos membres et leurs familles portent le fardeau émotionnel des victimes puisqu’ils font partie de la collectivité. Il s’agit de personnes sensibles qui ont des réactions naturelles à la suite de telles expériences. Elles méritent le même respect et la même considération que les victimes de ces événements, en plus de la reconnaissance de leur sacrifice pour le service public.

La Commission s’engage à mettre en place un processus tenant compte du traumatisme pour tous les participants. La Fédération de la police nationale (FPN) continuera de défendre cette approche en ce qui a trait au traitement de ses membres par la Commission afin que nous puissions tous atteindre notre objectif commun d’accomplir cet important travail de façon réparatrice. Ce n’est que de cette manière que nous serons en mesure de déterminer ce qui s’est passé et, surtout, de déterminer les causes, le contexte et les circonstances de ces événements afin de formuler des recommandations pour tenter de prévenir autant que possible les événements futurs semblables et pour être en mesure d’intervenir sans causer d’autres préjudices.

Brian Sauvé

Président

Fédération de la police nationale


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