25 octobre 2022
Quatre policiers ont été assassinés en service au Canada en l’espace de moins d’un mois. C’est quatre de trop.
Les dirigeants politiques, le public que ces derniers servent et les membres des forces policières devraient se demander comment protéger nos protecteurs.
Ces quatre policiers, soit un agent du Service de police de Toronto, deux agents de South Simcoe et, plus récemment, un membre de la GRC de Burnaby, sont décédés dans l’exercice de leurs fonctions. Bien que ces événements soient distincts, ceux-ci ont un dénominateur commun : ils se sont tous produits pendant que des agents de police servaient et protégeaient nos collectivités. Pour tous les services et associations de police touchés, ces pertes sont profondes, inoubliables et déchirantes, car ces incidents, violents et soudains, nous rappellent brutalement les risques de vie et de mort auxquels les policiers et policières font toujours face au travail.
Les hommes et les femmes qui répondent à l’appel pour servir leur collectivité le font en sachant que le travail policier peut être intrinsèquement dangereux, mais personne ne devrait s’attendre à ce que celui-ci prenne cette tangente. Personne, y compris les policiers et policières, ne devrait être tué au travail, particulièrement en protégeant les communautés.
Afin de bien comprendre la réalité actuelle des policiers et des policières, il est important de prendre du recul et de reconnaître que, depuis des années, les membres de la GRC partout au Canada font face à des défis chroniques en matière de ressources humaines et financières en raison de compressions et de gels du gouvernement et que ceux-ci se font continuellement demander d’en faire plus avec moins.
Nous devons protéger ceux qui nous protègent, et voici les mesures que la Fédération nationale de police estime nécessaires.
Il faut tout d’abord renforcer les soutiens sociaux. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent étendre le financement stable et à long terme aux programmes sociaux fondés sur des données probantes, notamment ceux visant les régions rurales et éloignées mal desservies, afin que nos membres puissent se concentrer sur ce dont ils ont été formés, soit l’application des lois et la prévention du crime.
Ensuite, les services policiers ne devraient pas être la seule et unique réponse aux appels de santé mentale et de bien-être. Nous avons désespérément besoin de professionnels de la santé mentale, qui sont beaucoup mieux adaptés à ce travail essentiel et qui disposent de mesures de soutien appropriées en matière de sécurité.
Nous savons que les problèmes de santé mentale et de toxicomanie contribuent à créer un cercle vicieux de récidives chez les citoyens marginalisés et vulnérables.
Enfin, à la suite de ces quatre décès et compte tenu du nombre élevé de crimes violents et graves commis avec des armes à feu et par des récidivistes au Canada, le gouvernement fédéral doit s’attaquer aux causes profondes de la criminalité.
Plus tôt ce mois-ci, lors d’une réunion des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Justice et de la Sécurité publique, les participants ont publié une foule de recommandations dans des domaines comme la modernisation du système de justice pénale, la priorité à accorder à la sécurité publique et au travail policier, et la surreprésentation des Autochtones dans le système de justice pénale. Il est à noter que les ministres ont demandé au gouvernement fédéral d’affecter les ressources et les fonds nécessaires à l’amélioration du contrôle des armes à feu, de cibler la contrebande et le trafic d’armes à feu illégales, de limiter l’approvisionnement en armes à feu pour les criminels, d’améliorer les outils d’enquête et de mettre en œuvre des réformes du système de cautionnement.
Le gouvernement doit également reconnaître que les crimes graves liés à l’utilisation d’armes à feu et au trafic de drogues devraient faire l’objet de peines sévères compte tenu de la menace pour la sécurité publique, que les contrevenants violents devraient demeurer derrière les barreaux pour protéger le public et qu’il faut également adopter une réponse de santé publique complète pour s’occuper des personnes souffrant de toxicomanie.
Le niveau de recrutement au sein des services de police a atteint un niveau de crise. Comment pouvons-nous demander aux jeunes de s’inscrire pour protéger et servir leurs concitoyens si nous ne créons pas un cadre législatif pour les appuyer et les protéger dans cette entreprise cruciale?
Notre sécurité publique collective en dépend.
Franchement, je préférerais de loin discuter de ces options plutôt que d’écrire une autre lettre de condoléances aux collègues, aux proches ou aux membres de la famille d’un policier décédé dans l’exercice de ses fonctions.
Brian Sauvé
Président, Fédération de la police nationale
À propos de la Fédération de la police nationale :
La FPN a été accréditée à l’été 2019 pour représenter environ 20 000 membres de la GRC en service au Canada et à l’étranger. Il s’agit du plus important organisme canadien de relations de travail dans la police et le deuxième en importance en Amérique du Nord. La FPN constitue la première association nationale indépendante à représenter les membres de la GRC.
La FPN vise à améliorer la sécurité de la population canadienne en s’efforçant d’améliorer le matériel et la formation et d’obtenir des mesures de soutien additionnelles pour nos membres qui ont été victimes d’un sous-financement depuis bien trop longtemps. L’augmentation des ressources et du financement de la GRC contribuera à une plus grande sécurité et à une meilleure qualité de vie des collectivités grandes ou petites que la GRC sert, partout au Canada.
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